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If you want te keep safe...(8/13)
« Je ne sais plus ce qui est arrivé, mais quand je me suis réveillée, rien n’était plus comme avant…Quand je me suis réveillée, je ne ressentais rien, absolument rien, sauf cette désagréable sensation de froid. Ce n’était pas comme si j’avais froid, c’était bizarre, c’était tout étrange, je ne pourrais pas définir ce que j’avais « ressenti » en ce moment-ci, parce que je ne ressentais absolument rien. Etait ce une gueule de bois ? Non, ce n’en était pas une car je n’avais pas du tout mal à la tête. Je ne ressentais pas ce pincement au cœur et cette envie de vomir, en vérité, je n’avais pas du tout envie de dormir, j’ai oublié comment on pourrait avoir envie de quelque chose. Tout me semble si lointain, si hors de ma portée, j’ouvre ma bouche pour parler mais aucun son ne sort, ma bouche refuse. Je porte mes mains à ma gorge en tentant de la saisir, mais je ne saisis rien, mon corps est inerte, mes yeux sont écarquillés, j’ai oublié comment respirer, comme si respirer était la chose la plus dure que j’avais apprise à faire durant ma vie. J’ai peur, non, je n’ai pas peur, car je ne ressens rien, c’est étrange, je ne ressens plus mon cœur ni aucune autre partie de mon corps. J’essaie de me rappeler la douleur que j’eusse ressenti autrefois, avant mon réveil, mais rien ne vient, ça me fait peur, enfin, ça aurait dut me faire peur, mais je n’arrivais pas non plus à avoir peur. La chambre est morbide autour de moi. Les murs peints en vert ne me font plus cet effet effrayant et glauque d’autre fois, c’est drôle, car ces mots là que je « prononce » n’ont plus aucun sens ni goût à mes lèvres. Mes longs cheveux éparpillés autour de moi sont visibles, le miroir est cassé, une marque de rouge à lèvre est dessus. Je me sens « flotter » en réalité, je n’avais rien senti, mais je voyais mon corps, je voyais mon corps sous moi, mais ça me semblait être normal. Mon corps était affalé à terre, veines ouvertes, le sang coulant à flot jusqu’à une petite flaque rouge. Je ne sais pas comment je devrais me sentir par rapport à ça, car je ne ressens rien. J’essaie de me rappeler, mais c’était le trou noir, rien ne vient, rien ne vient et ça ne m’énerve pas. Pourquoi ? Ça aurait du m’énerver en temps normal, mais cette question ne m’avait même pas effleuré l’esprit. Mon corps est à présent à coté de moi, je le vois, tout cela n’a aucun sens, c’est comme si c’était un mauvais rêve. Peut être que c’en était un. Je m’approche du miroir, mais je n’ai plus l’impression de marcher, je ne marche pas, je ne saute pas, je ne sens aucun poids s’écraser contre le sol froid. Le sol n’est même pas froid et cette odeur d’encens n’est plus là. Je m’approche du miroir afin de regarder mon visage, mais il n’ya rien. Je ne vois pas mes longs cheveux longs, ni ma face pâle, ni mon mascara qui coule sur mes joues, ni les grosses larmes grises, je ne vois rien. Quel genre de rêve est ce ? Je jette un dernier regard à mon « corps » avant de tenter de prendre la poignée de la porte. Je ne vois pas ma main, je ne ressens plus mes organes. Comme si je n’avais jamais eu de corps, de jambes, de visage…Comme si je n’ai jamais été…Le pire, je crois que le pire dans tous ça, c’est que je ne ressens plus rien, rien d’humain, plus rien, je ne me sens même pas triste, ou heureuse. Je traverse la porte comme si c’était normal, je découvre ma chambre en bordel. Quelques soutifs pendent au lit, des photographies éparpillés, des médicaments abandonnés, une triste vue sur la rue dehors, il pleut, et pourtant j’ai oublié quelle odeur devait avoir la pluie. Je vois un paquet de cigarettes sur ma commode, j’essaie de le saisir, je me « penche » je vois sa photographie, lui et ses gros yeux noirs, lui et ses cheveux noirs ébènes, je ne sais plus qui il est, en fait, si je le sais, mais ça ne me fait plus rien de le voir. C’est là que je compris : J’étais déjà morte. » Elle prit une grande inspiration, resserra ses bras autour de sa poitrine cachée sous sa petite robe nacrée, elle replace une mèche folle derrière son oreille avant de poursuivre le regard vide, la voix tremblante : « Quand je me suis levée, je crois l’avoir vu, il avait ouvert la porte, et dès qu’il le fit, c’était comme s’il avait senti quelque chose, quelque chose qu’on appelle ‘l’odeur de la mort ‘. L’appartement devait empester cette odeur là, puisqu’il courut vers la salle de bain.
Ses yeux semblaient…effrayés ? Je n’en savais rien, car j’avais oublié ce que ce mot pouvait bien signifier, je ne l’aimais plus, je ne le haïssais même pas, il ne m’inspirait rien, rien. C’était effrayant, je t’assure, j’essaye de me rappeler la façon dont je pouvais récupérer cet amour que je ressentais autre fois, mais mes efforts sont vains. Je ne sais plus de lui que son prénom, Shin, et il ne me dit plus rien, absolument rien. J’essaye de répéter « Nii-chan » dans l’espoir de ressentir quelque chose, mais rien. Je traverse la porte, il l’avait franchie. Je suis face à lui, et entre nous deux, mon corps affalé à terre. Il semble choqué, surpris, mais aussi terrorisé. Je crois ne l’avoir jamais vu dans un tel état. Ses mains tremblent, ses jambes ne le retiennent plus debout, alors il tombe, à genoux, devant mon corps, il répète mon prénom, mon prénom qui ne me dit plus rien. Il me secoue dans tous les sens, mais mon corps est déjà vidé de sang, j’ai déjà quitté ce monde. Je le su, je ne suis plus humaine. Mais lui il est là, lui doit souffrir. Il le mérite après tous. Enfin, je n’en sais rien. Il prend ma main, il embrasse mon visage. Les larmes coulent sur ses joues, il hurle mon prénom comme il ne l’a jamais fait de mon vivant. Si seulement j’avais su, qu’il aurait fallu que je meure pour avoir un peu d’affection et d’attention de sa part, je penses que mon ancienne moi l’aurait fait bien plus tôt sans hésité. Sa main tremblante compose un numero, les ambulances peut être. J’entends les sirènes chanter de loin, mais ça ne réveille rien en moi. On transporte mon corps en hôpital, Shin est à coté de moi, il tient ma main, il pleure, pour moi, il est triste, pour moi, je pense maintenant que ça m’aurait rendu si heureuse. Lorsqu’on entra en hôpital, je m’attendais à sentir l’odeur du désinfectant, mais rien. Ça n’avait aucune odeur spéciale. On me fit entrer aux urgences, on ordonna à Shin de rester dehors, il était incroyablement…étrange, comme si quelque chose en lui c’était brisée. Peu de temps après Rei, ma mère, arriva, suivie de tous mes frères. Masamune était le premier à arrivé, il n’avait jeté aucun regard à Shin, c’était comme s’il ne le voyait pas. Masamune était celui qui m’aimait le plus de tous mes frères, je le savais, on aurait pu vivre heureux, moi et lui. J’aurai pu lui cuisiner tous les jours, l’attendre à la sortie de son travaille, lui dire « Okairi » à son retour. Sourire et déposer un baiser sur sa joue, j’aurai pu faire tout ça. Mais c’était Shin que j’aimais. C’était ma seconde moitié que j’avais perdue, ma seconde moitié envers laquelle je ne ressentais plus rien. Rei est inquiète, elle tient son visage larmoyant entre ses mains manucurées, elle pleure. Son visage si heureux d’habitude est inquiet, elle prie pour un miracle. Elle prie pour que je ne sois pas morte. Mais c’était déjà tard. Rin est déjà entrain de pleurer entre les bas de Gabrielle, elle, elle est la seule qui ne pleurs pas, car même le petit Junsuke pleurs, comme s’il avait senti l’odeur de la mort. Mon père semble triste aussi, il retient ses larmes. Tout le monde est triste, tout le monde est inquiet. Pourquoi n’avaient ils pas agit ainsi de mon vivant ? Je l’ignore. Le médecin sort, dans sa blouse blanche, il demande à parler aux parents. Il dit que je suis morte d’un suicide il y’a 24 h. Pourtant, tout c’était si vite passé. Ils disent que j’étais séropositif, et que de toutes façons, je n’aurai pas eu le temps d’y survivre. Rei s’évanouit, Masamune cache ses larmes en se retournant. On voit dans ses yeux qu’il aurait voulu se jeter sur Shin, lui crier que tout était de sa putain de faute, mais il se retint. Shin semble souffrir, de la même sorte que j’avais soufferte le jour de ma mort, bien que je ne m’en rappelle pas beaucoup.
Quelque chose est morte à l’intérieur lui, sa moitié, moi. Ils demandent à voir le corps, et découvrent mon visage pâle, mes cheveux noirs contrastant avec ma peau. Shin me ferme les yeux, pour la dernière fois. Il embrasse ma joue froide. Il sort, hors de la chambre, hors de l’hôpital et personne ne le retiens, il sort loin, loin et j’ai du mal à le rattraper, je lui cris d’arrêter…De m’attendre, ou du moins, de venir me rejoindre, mais il ne se retourne pas…Je perds ses traces..Je suis seule…Mais ça ne me fait plus mal…Vous savez ce qui me fait le plus mal ? C’est de les voir souffrir et de ne pas pouvoir le faire, c’est de le voir ainsi tordu de douleur, alors que je n’arrive pas à comprendre. Cette scène se répète inlassablement dans ma tête et je crois que c’est ça l’enfer…Voir souffrir ceux qu’on aime, sans rien ressentir, sans rien pouvoir faire..L’enfer est là, et il est éternel, et je ne souffre pas, car je ne ressens rien, c’est ça le plus dur, c’est ça le véritable enfer. »
Fact#8: Je veux probablement mourir jeune.
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Commentaires
Ouha, j'aime comment tu écris *^* C'est bien, tu prends ton temps pour narrer, tu ne bâcles pas ton histoire. Et puis, il est très facile de s'imaginer à la place de la jeune fille, du coup. J'espère que tu vas écrire des petits textes comme ça de temps en temps~